Édition du vendredi 8 avril 2016
La préscolarisation des enfants de moins de 3 ans toujours à la peine
Les ministres de l’Éducation nationale et des Familles ont conjointement lancé, lundi dernier, une campagne de « mobilisation de tous les acteurs pour réussir le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ». Pour le gouvernement, la scolarisation des enfants de moins de trois ans est un « puissant levier de la réussite des élèves, notamment de ceux issus des milieux les moins favorisés ».
Cet objectif a d'ailleurs été inscrit dans la loi de Refondation de l'école. Depuis, les moyens ont été augmentés à chaque rentrée scolaire. Mais il semble que ces moyens seuls ne suffisent pas...
Entre 2012 et l’année scolaire 2015/2016, « près de 1000 postes d'enseignants » y ont été consacrés indique aujourd'hui le ministère de l’Éducation nationale alors que le chiffre était plutôt de 1 100 il y a encore quelques mois. Le résultat reste le même : le taux de préscolarisation, en chute libre le quinquennat précédent, remonte. Un bon point. Sauf que cette remontée est très lente, voire marque un léger recul. Le taux de préscolarisation des enfants de moins de trois ans est aujourd'hui de 11,7 %. A peine 1% de plus qu'en 2012. Il ne dépasse les 20% que dans l'éducation prioritaire, où l'objectif a été fixé à 30%. Soit le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans en France au début des années 2000.
Au total donc, ce sont 25 000 places nouvelles qui ont été créées depuis 2012. C'est encore loin des 75 000 places nouvelles en école maternelle, prévues d'ici 2017 selon la convention d'objectifs et de gestion signée entre l’État et la Cnaf. Mais ouvrir des places ne suffit pas à les remplir. Le ministère le reconnait : « De nombreuses places sont vacantes ». On comprend mieux pourquoi le gouvernement cherche donc à relancer la machine, dès à la rentrée prochaine. Il compte pour cela sur une nouvelle mesure : le rapprochement entre les services de l’Éducation nationale et de la Cnaf, entre l'école et la petite enfance en somme.
Dans chaque territoire, les Dasen (directeurs académiques des services de l’Éducation nationale) devront se rapprocher des directeurs des Caf pour faire connaître l'offre de places en maternelles dès la fin du mois d'avril. A charge pour les Caf de repérer, informer et sensibiliser les parents pour qu'ils scolarisent leurs enfants. Un rapport de l'inspection générale l'avait pointé il y a deux ans : « La recherche des publics prioritaires (est) rarement réalisée ». C'était l'une des raisons avancées à l'époque pour expliquer le fait que la préscolarisation n'augmente pas aussi vite que voulu. C'est donc l'une des choses qui doit changer.
C'est « une mesure importante que nous attendions depuis des années », salue Elizabeth Laithier, présidente du groupe de travail petite enfance de l'AMF qui représentait les maires lors de cette réunion interministérielle de lundi dernier. Elle en a profité pour rappeler qu'une circulaire de 2013 précisait que la scolarisation des moins de trois ans devait en priorité concerner les « écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales et de montagne, ainsi que dans les départements et régions d'outre-mer ». « Ce qui ne doit donc pas se limiter à l'éducation prioritaire, insiste Elizabeth Laithier. Les maires soutiennent la philosophie de la préscolarisation, mais nous avons rappelé qu'elle ne peut se faire qu'à certaines conditions : ne pas être obligatoire, prioriser les enfants en ayant le plus besoin. Par ailleurs, les professeurs doivent avoir une vraie formation à l'accueil de la petite enfance. Cela suppose également une adaptation de certains locaux. Cela peut donc entraîner des travaux coûteux. Or, les communes en ont-elles encore les moyens ? » L'élue a aussi regretté que l'on ne parle plus de classes passerelles.
Le sujet pourrait de nouveau être évoqué lors du prochain comité interministériel Égalité et citoyenneté annoncé pour mercredi prochain avec, peut-être, l'annonce de nouvelles mesures intéressant les collectivités.
Cet objectif a d'ailleurs été inscrit dans la loi de Refondation de l'école. Depuis, les moyens ont été augmentés à chaque rentrée scolaire. Mais il semble que ces moyens seuls ne suffisent pas...
Entre 2012 et l’année scolaire 2015/2016, « près de 1000 postes d'enseignants » y ont été consacrés indique aujourd'hui le ministère de l’Éducation nationale alors que le chiffre était plutôt de 1 100 il y a encore quelques mois. Le résultat reste le même : le taux de préscolarisation, en chute libre le quinquennat précédent, remonte. Un bon point. Sauf que cette remontée est très lente, voire marque un léger recul. Le taux de préscolarisation des enfants de moins de trois ans est aujourd'hui de 11,7 %. A peine 1% de plus qu'en 2012. Il ne dépasse les 20% que dans l'éducation prioritaire, où l'objectif a été fixé à 30%. Soit le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans en France au début des années 2000.
Au total donc, ce sont 25 000 places nouvelles qui ont été créées depuis 2012. C'est encore loin des 75 000 places nouvelles en école maternelle, prévues d'ici 2017 selon la convention d'objectifs et de gestion signée entre l’État et la Cnaf. Mais ouvrir des places ne suffit pas à les remplir. Le ministère le reconnait : « De nombreuses places sont vacantes ». On comprend mieux pourquoi le gouvernement cherche donc à relancer la machine, dès à la rentrée prochaine. Il compte pour cela sur une nouvelle mesure : le rapprochement entre les services de l’Éducation nationale et de la Cnaf, entre l'école et la petite enfance en somme.
Dans chaque territoire, les Dasen (directeurs académiques des services de l’Éducation nationale) devront se rapprocher des directeurs des Caf pour faire connaître l'offre de places en maternelles dès la fin du mois d'avril. A charge pour les Caf de repérer, informer et sensibiliser les parents pour qu'ils scolarisent leurs enfants. Un rapport de l'inspection générale l'avait pointé il y a deux ans : « La recherche des publics prioritaires (est) rarement réalisée ». C'était l'une des raisons avancées à l'époque pour expliquer le fait que la préscolarisation n'augmente pas aussi vite que voulu. C'est donc l'une des choses qui doit changer.
C'est « une mesure importante que nous attendions depuis des années », salue Elizabeth Laithier, présidente du groupe de travail petite enfance de l'AMF qui représentait les maires lors de cette réunion interministérielle de lundi dernier. Elle en a profité pour rappeler qu'une circulaire de 2013 précisait que la scolarisation des moins de trois ans devait en priorité concerner les « écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales et de montagne, ainsi que dans les départements et régions d'outre-mer ». « Ce qui ne doit donc pas se limiter à l'éducation prioritaire, insiste Elizabeth Laithier. Les maires soutiennent la philosophie de la préscolarisation, mais nous avons rappelé qu'elle ne peut se faire qu'à certaines conditions : ne pas être obligatoire, prioriser les enfants en ayant le plus besoin. Par ailleurs, les professeurs doivent avoir une vraie formation à l'accueil de la petite enfance. Cela suppose également une adaptation de certains locaux. Cela peut donc entraîner des travaux coûteux. Or, les communes en ont-elles encore les moyens ? » L'élue a aussi regretté que l'on ne parle plus de classes passerelles.
Le sujet pourrait de nouveau être évoqué lors du prochain comité interministériel Égalité et citoyenneté annoncé pour mercredi prochain avec, peut-être, l'annonce de nouvelles mesures intéressant les collectivités.
E.S.
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